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  • Photo du rédacteurSyndicat Propriétaires

TRIBUNE LIBRE - Des distancements qui interpellent

Par Patrick Fellous, membre du Comité de France Galop; Président de l’Association des Propriétaires de Chevaux de Course au Galop d'Île-de-France, du Nord, et de Haute-Normandie


Le 29 avril à St Cloud un cheval est distancé par les Commissaires de courses sous le motif : être à l'origine de la chute d’un concurrent. Le Code des Courses indique « …si l’enquête démontre que cette chute est la conséquence d’un comportement fautif d’un jockey, les Commissaires doivent distancer le cheval du jockey fautif ». Le jockey ainsi immédiatement jugé fautif sur l’hippodrome s’est pourvu en appel. Lors de celui-ci le jockey du cheval tombé exonéra totalement son confrère, déclarant entre autres « qu’il ne chute pas lors du changement de ligne du cheval distancé, car l’incident se passe bien après » Les commissaires de France Galop ont toutefois confirmé le verdict initial indiquant « le jockey du cheval distancé a légèrement manqué de précaution dans son attitude ; » Et ce dans une course ou ils reconnaissent « qu’il apparaît que tout le peloton « flottait un peu » en raison de l’inexpérience des poulains et pouliches en cause ». Pourquoi avoir totalement ignorer la déclaration du jockey tombé ? Pourquoi avoir considéré un jockey fautif pour 2 coups de cravache, alors que le Code des Courses précise qu’un cheval qui penche sous l’effet de plusieurs coups de cravache du même côté correspond à une faute non-intentionnelle du jockey ? Une faute non-intentionnelle correspond-elle à un comportement fautif ? Qui plus est si la faute non intentionnelle n’entraine pas de chute par ailleurs ?


On peut citer un autre distancement qui interroge. Celui du vainqueur du prix du Vivarais le 7 mai à Auteuil pour « s’être déporté vers la corde et avoir contraint le jockey du hongre BOY OCEAN à se déporter vers l’extérieur provoquant ainsi la chute du hongre HACHASSON et par contrecoup celle du hongre SAMPARK ». Les commissaires de France Galop ont confirmé le distancement prononcé par les commissaires de courses sur la foi des déclarations … des bénéficiaires de la décision. Là encore la « Doctrine sur le constat d’une gêne & le jugement de ses conséquences » semble avoir été oubliée : « Les Commissaires doivent déterminer si la gêne résulte d’un comportement dangereux ou si elle résulte d’un comportement non dangereux d’un jockey. Cette qualification de la gêne déterminera les conditions de déclassement du cheval gêneur. « Gêne résultant d’un comportement non dangereux d’un jockey : Il s’agit notamment de la gêne résultant d’une faute non-intentionnelle/involontaire de sa part, à titre d’exemples :

  1. jockey laissant son cheval pencher vers la corde, ou l’extérieur, et faisant subir son mouvement à un autre concurrent, sans redresser son cheval,

  2. jockey changeant de ligne sans prendre toutes les précautions pour s’assurer qu’il ne va pas gêner un concurrent »

Dès lors déclarer comme intentionnel (donc dangereux, donc fautif) le changement de ligne constaté est une prise de position qui peut étonner, sachant de plus que le film contrôle laisse planer un doute sur les responsabilités réciproques des jockeys incriminés. Le fait que les commissaires de France Galop aient à juger en appel des décisions prises par les commissaires de courses de… France Galop, a-t-il eu une influence sur leurs décisions ? Le fait qu’une annulation des décisions prises sur l’hippodrome validant une erreur d’appréciation des commissaires de courses pouvait entrainer une réaction des turfistes lésés par ces mêmes commissaires de courses a-t-il eu une influence sur leurs décisions ?


Des interrogations d'un côté, mais une certitude de l'autre : les décisions prises par les commissaires des sociétés mères ont des conséquences importantes pour tout acteur des courses, conséquences financières entre autres.


Faudrait-il alors envisager un corps de commissaires commun Le Trot / France Galop (le Code des Courses de ces entités leur défère les mêmes pouvoirs), composé de personnes agréées par la FNCH et sous sa responsabilité, une partie spécialiste du trot l’autre partie spécialiste du galop, aucun ne disposant d’une licence professionnelle et

  • N’exerçant pas en même temps en qualité de commissaire de courses (dont les fonctions lors des réunions de courses vont bien au-delà du seul contrôle de la régularité des courses)

  • Ne siégeant pas dans les instances des sociétés mères.

Une réflexion à mener au sein de l’Institution hippique et à laquelle les propriétaires, sans qui les courses n’existeraient pas, devraient participer via leurs associations représentatives.

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